Ces deux récits de voyage relatent deux mythiques expéditions du botaniste Robert Fortune entre 1843 et 1851.
Sa première mission entre 1843 et 1846 vise à enrichir les collections de la Société royale d’horticulture de Londres. Il doit pour cela rassembler des échantillons de graines et plantes provenant de Chine, à une époque où ils sont prisés mais encore rares en Europe.
La Compagnie britannique des Indes orientales (British East India Company) fait appel à ses services pour un deuxième voyage qui s’étend de 1848 à 1851. Chargé de collecter des théiers de Chine, son mandat consiste à les acheminer vers la société horticole britannique établie à Calcutta afin de les y faire fleurir.
Explorer la Chine au 19e siècle
Le contexte historique de ces explorations accentue la difficulté de ces missions. Six mois à peine se sont écoulés depuis la conclusion du traité de Nankin en août 1842 qui clôt la Première Guerre de l’Opium… et voilà notre botaniste rejoignant Hong Kong, fraîchement cédé par les Chinois aux Britanniques.
Les retrouvailles avec le territoire chinois lors de son deuxième séjour en 1848 l’emmènent vers les monts Wuyi, à travers des provinces intérieures inexplorées par les étrangers.
Une personnalité hors du commun
Entièrement tendu vers son objectif, Fortune garde le cap à chaque instant : susciter le zèle de serviteurs parfois non dénués de rouerie, leur faire surmonter leurs craintes et appréhensions, déjouer des pirates, se fondre dans la foule, accepter de passer pour un Tatar, ancien peuple turco-mongol nomade à la lisière de la Chine depuis le Xe siècle, plaisanter en mandarin et jouer de la curiosité de badauds pour se tirer d’affaire…
Ces multiples péripéties éclipsent parfois le caractère scientifique et périlleux de ses expéditions. En effet, la postérité lègue à Robert Fortune une réputation de brigand déguisé en Chinois pour faire passer des théiers de Chine vers l’Inde. Pourtant, au fil des pages s’impose un autre constat et le portrait d’un chasseur de plantes (“plant hunter”) à la personnalité plus complexe : Fortune fut bien l’un des tous premiers « voyageurs de thé ».
La chasse aux plantes au fil des pages
Ces récits de voyage sont destinés à ceux qui se sentent capables de se transporter par l’esprit à une époque où des pans entiers du globe restaient encore inexplorés. Ceux qui ont envie de ressentir quelques après-midis passer au rythme des porteurs de chaises, selon le caprice des vents et des mers, et conçoivent que l’aventure advient sans même avoir à être géolocalisé ! Ceux qui ont aimé le Lotus Bleu. Ceux qui connaissent suffisamment la géographie de la Chine pour suivre les yeux fermés le parcours de ce botaniste – aventurier.
Notre recommandation : à lire avec des litres de thé noir ou vert de Chine à portée de main
A lire aussi : A la recherche des meilleurs thés de Chine
Références
Le vagabond des fleurs, 336 pages, 2003, 9,15€, Editions Payot, ISBN : 978-2-228-89736-5 | Commander Le vagabond des fleurs
La route du thé et des fleurs, 224 pages, 2017, 8,30€, Editions Payot, ISBN : 978-2-228-91817-6 | Commander La route du thé et des fleurs
(Les commandes réalisées via ces liens d’affiliation contribuent à soutenir ce site, merci !)