Alistair Watt | Robert Fortune, A Plant Hunter in the Orient

Alistair Watt | Robert Fortune, A Plant Hunter in the Orient
16/09/2022 MCT
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Une biographie de référence sur Robert Fortune, le botaniste écossais qui bouleversa les cartes du thé

Le 16 septembre 2022 marque le 210e anniversaire du botaniste écossais Robert Fortune (1812 – 1880). Beau livre abondamment illustré, A Plant Hunter in the Orient d’Alistair Watt (2016) s’impose comme la biographie de référence dédiée à l’explorateur de la Camellia Sinensis, qui bouleversa les cartes du thé.

Un chasseur de plantes explorateur

Robert Fortune a relaté lui-même ses expéditions dans des récits publiés entre 1847 et 1863. Les premiers témoignaient de manière directe du quotidien d’un chasseur de plantes du 19e siècle, dans une Chine qui sort d’une Première guerre de l’opium.

Oser s’aventurer au-delà des territoires strictement accessibles aux étrangers, gagner la confiance d’interlocuteurs qui n’avaient alors jamais rencontré d’Occidentaux, passer incognito parmi les Chinois (et donc se faire passer pour l’un d’entre eux), faire face aux brigands et autres pirates, préserver les spécimens de plantes, graines collectés jusqu’à les acheminer en Angleterre ou en Inde… autant d’aventures qui dénotent un état d’esprit bien au-dessus de celui d’un simple « voleur de thé ».

Les recherches menées par Alistair Watt sur la deuxième expédition (1848 – 1851) réalisée par Robert Fortune, pour la Compagnie britannique des Indes Orientales, sont éclairantes à cet égard.

Les récits de Robert Fortune

Les récits de voyage de Robert Fortune (version française) sont édités aux éditions Payot. En savoir plus sur Le vagabond des fleurs & La route du thé et des fleurs

A la recherche des meilleurs thés de Chine, paru aux éditions Espaces&Signes, se concentre sur les passages consacrés à la fabrication et au négoce du thé. En vente dans notre Espace Boutique avec des thés Oolong.

Robert Fortune was now under contract to the East India Company. His brief was simple but explicit: to collect enough seeds and seedlings to start up a tea production industry in northern India. To achieve this, tens of thousands of individual propagules would need to be collected from a broad range of provenances, with particular attention paid to the quality of selections.

Moreover, in order to overcome existing manufacturing problems in India, he was required to obtain not only the necessary apparatus – the drying pans, sieves, and so on – but also, most importantly, tea workers skilled in the highly specialized drying and rolling process.

Finally, Fortune needed to find a way to get all the workers and equipment, particularly the delicate, short-lived Camellia seeds, safely to India. Clearly this was a complex task that would take some years to accomplish satisfactorily.

Robert Fortune, A Plant Hunter in the Orient. Alistair Watt, p. 257

Conscient du sacrifice que représente pour les cultivateurs de thé chinois qu’il emmène avec lui en Inde, une absence prolongée loin de leur famille, Fortune établit en ce sens un contrat avec l’East India Company daté du 15 février 1841. Il s’assure qu’« ils puissent ne pas être retenus en Inde contre leur volonté et partir s’ils le souhaitent ».

 

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Du Berwickshire à l’Extrême-Orient, un parcours hors du commun

Si l’aventure et l’exotisme imprègnent les récits de première main du botaniste explorateur, ses apports et contributions prennent un éclat nouveau sous la mise en perspective d’Alistair Watt.

Cette biographie historique met en relief ce que Robert Fortune n’évoque pas. Une naissance dans une famille modeste du Berwickshire, des années d’apprentissage auprès d’un propriétaire foncier soucieux de mettre en valeur ses terrains l’amenant ainsi à cultiver un intérêt pour l’horticulture, la place accordée à sa vie familiale, les premières années passées à la société horticole de Chiswick de Londres, ses contributions dans les revues botaniques des sociétés horticoles d’Edimbourg et de Londres…

Ses différents mentors reconnaissent en lui le goût de l’action, la curiosité intellectuelle, la capacité à rédiger et tenir des comptes, des compétences de géomètre couplées à des connaissances solides en géographie, botanique et physiologie végétale… autant de qualités qui en font le candidat idéal à une première mission d’exploration en Asie, alors que les plaies de la Première guerre de l’Opium cautérisent à peine.

Robert Fortune, une vie de chasseur de plantes. Dates clés

. Septembre 1812. Naissance dans le Berwickshire, Ecosse.

. 1836. Formation au Chiswick Garden de Londres. Obtention du certificat d’horticulture de la société horticole de Chiswick.

. 1837. En poste à la Moredun House, une propriété privée de 78 500 hectares. De cette expérience, Robert Fortune développe une passion pour les plantes exotiques.

. 1838. Mariage avec Jane Penny.

. 1839. Rejoint le Royal Botanic Garden d’Edimbourg.

. 1840. Rejoint la Société horticole de Londres et premiers rapports au Garden Committee de la Société. Naissance de Helen Jane, son premier enfant.

. Décembre 1842. Robert Fortune est nommé pour mener sa première mission d’exploration en Chine pour la Société horticole de Londres.

. Fin février 1843. Robert Fortune embarque à bord du Emu.

. 6 juillet 1843. Robert Fortune arrive à Hong Kong.

Un explorateur en Asie aux tournants clés de son histoire

Alistair Watt, botaniste écossais et chasseur de plantes semi-professionnel installé en Australie, a voyagé et marché dans les pas de son prédécesseur pour témoigner de ce qui a perduré ou évolué depuis l’époque de Fortune.

Son regard de botaniste et d’historien enrichit ces traversées de nombreux documents illustrés : cartes, reproductions en eau forte des paysages et ports qu’il traverse, lettres de mission, peintures de plantes dans le style de Pierre-Joseph Redouté (1759-1840). Cette mise en contexte donne du relief aux conditions dans lesquelles évolue Robert Fortune.

Sa troisième expédition le mène en Chine entre 1853 et 1856 alors qu’éclate la révolte des Taiping. Il y retourne une quatrième fois entre 1858 – 1859 sous contrat avec le gouvernement américain, qui cherche à développer la culture du thé sur leur territoire pour des motifs comparables à ceux des Britanniques. Entre 1860 – 1861, le voici entre le Japon, Dejima en particulier, et Pékin alors que s’achève à peine la Seconde guerre de l’opium.

Cette cinquième et dernière expédition en Asie clôt une période de près de vingt années consacrées au plant hunting, animées par la vogue des jardins et des plantes rares en Angleterre, l’intérêt pour les plantes médicinales, la perspective d’un négoce global qui rééquilibrerait la balance commerciale du Royaume dans un sens plus favorable.

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Une biographie beau livre, entre histoire, horticulture et botanique

Cet ouvrage de plus de 400 pages, richement illustré, comblera les passionnés d’histoire horticole et botanique avec un index des plus de 200 espèces, dont la découverte et l’acheminement réussi hors de Chine sont attribués à Robert Fortune.

A Plant Hunter in the Orient est un témoignage précieux sur la vie d’un chasseur de plantes tel que ce métier se pratiquait au 19e siècle, la profession s’orientant aux 20e et 21e siècles vers la coopération internationale en faveur de la préservation et la conservation des plantes.

Il s’adresse plus largement à ceux qui sont curieux de la vie de Robert Fortune au-delà de ses récits d’exploration. On s’embarque dans cet ouvrage comme on prend un aller simple pour une exploration au long cours.

 

Caractéristiques techniques

Alistair Watt. Robert Fortune, A Plant Hunter in the Orient | Ouvrage rédigé en anglais. Kew Publishing. 2016. 420 pages | ISBN-10 ‏ : ‎ 1842466194 | ISBN-13 ‏ : ‎ 978-1842466193 | Dimensions ‏ : ‎ 20.32 x 3.3 x 25.4 cm

Alistair Watt, écossais d’origine, vit en Australie depuis près de 40 ans où il a créé avec son épouse un jardin de conifères tropicaux. Botaniste de formation, il se décrit comme un chasseur de plantes semi-professionnel. Il a consacré plusieurs ouvrages à des chasseurs de plantes, dont William Purdom (1880 – 1921) et Reginald John Farrer (1880-1920).

Sur Robert Fortune

Les récits de voyage de Robert Fortune (version française) sont édités aux éditions Payot. En savoir plus sur Le vagabond des fleurs & La route du thé et des fleurs

A la recherche des meilleurs thés de Chine, paru aux éditions Espaces&Signes, se concentre sur les passages consacrés à la fabrication et au négoce du thé. En vente dans notre Espace Boutique avec des thés Oolong.